• Raphanus : Du latin raphanus, forme latinisée du grec ancien rháphanos : “le radis, le raifort”.

• Raphanistrum : Du latin raphanus, “radis”, suffixé en istrum pour signifier la rusticité de cette espèce par rapport au radis.

Enfin, simplement les abords du champs seulement, bien isolées sur les côtés. Car la ravenelle n’est pas très appréciée par les cultivateurs, considérée comme une mauvaise herbe, très nuisible, et à forte croissance quand le gel n’a pu auparavant la détruire ou quand on tarde à récolter le colza (surtout le colza d’hiver) . L’hiver précédent ayant été très clément, et le colza que nous croisons n’étant pas encore récolté, les ravenelles que nous croisons ont l’air bien épanouies ...
Qu’est-ce qui la définit comme "mauvaises herbes" ? Plante très résistante, la ravenelle fait partie des plantes dites "crucifères adventices". Crucifères" pour leur pétales au nombre de 4 et en forme de croix et "adventices" pour le verbe latin advenire, « qui vient de l’extérieur » parce que ces plantes poussent dans des milieux aménagés, comme les champs de colza, mais sans y avoir été intentionnellement introduite. Elle s’installe sans vergogne, sans avoir reçu le moindre carton d’invitation !
Plante très résistante et en plus, envahissante, car sa croissance est très rapide : chaque pied d’une ravenelle produit un nombre trop important de graines, chaque pied de ravenelle produit 2000 à 3500 graines, qui devenues grandes, produiront la même quantité. La compétition entre le colza et la ravenelle est donc très rude. Elle peut causer une baisse de rendement très importante sur le colza, qui peut atteindre 50%. Les grains du colza deviennent alors humides, avec une augmentation des impuretés et du pourcentage de glucosinolates.
Le glucosinolate (ou thioglucosides) est un composé organique très présent dans la ravenelle et dans le colza qui est à l’origine de la saveur amère ou piquante de nombreux aliments tels que la moutarde ou le radis. Mais ce composé organique provoque de gros problèmes d’inappétence et autres désordres dans le bétail. Comme les tourteaux du colza un fois extraits de leurs huiles sont destinés à leur alimentation, la recherche agronomique a mis au point dans les années 1970-80 des colzas à faible teneur en glucosinolates. Et la ravenelle, par sa seule présence, augmente le taux de glucosinolates !

Autre soucis pour le cultivateur, la ravenelle procure pollen et nectar à de nombreux pollinisateurs au début du printemps. Elle abrite ainsi quantité d’insectes dont nombre d’entre eux sont nuisibles, et aussi des nématodes (vers ronds effilés), et des maladies, bref tout ce qui peut altérer le colza ... La ravenelle n’a rien pour plaire au monde agricole !

L’agriculteur ne peut chercher qu’a l’éradiquer mais les moyens pour cela sont limités et son éradication est très difficile à gérer une fois qu’elle s’établit. Il serait bien tenter par les herbicides, sauf que leur emploi est impossible sur les culture de colza car ceux-ci appartiennent à la même famille que la ravenelle.
De toute façon, la ravenelle a le chic d’être résistante aux herbicides, résistance que certains pays ont pu constater, comme le Brésil ou l’Afrique du Sud, voire l’Australie, des pays qui sont pourtant des champions dans leur emploi, comme quoi !

Il existe peut être un moyen : La cuisine ! Appréciées quand les feuilles sont encore tendres, celles-si s’apparentent aux choux. A consommer quand la ravenelle est jeune car elle devient vite amère et coriace.
Alors, la solution ? La racine ! Elle aussi se cuisine, en hiver. Une racine un peu piquante, comme tout radis blanc et sauvage mais aussi très appréciée. Si on n’hésite pas à arracher les ravenelles pour récupérer leur racine, ... plus de ravenelle ! Mais avant toute tentation, précisons que la cueillette des plantes sauvages à des fins culinaires peut être très risquée et leur consommation dangereuse ! A bon entendeur ....

Les surfaces de sols de culture du colza allant en croissant et les hivers rigoureux devenant un vague souvenir, l’emploi des herbicides étant inutiles et la cueillette des plantes sauvages risquée, nous croiserons encore pour un bon moment la ravenelle sur nos sentiers de randonnée, au bords des champs de colza et de céréales..