Association Escapades Buissonnières

Digitale pourpre (Digitalis purpurea)

Région de Volvic (Puy-de-Dôme), lundi 18 juin 2007

Sentiers du Vignemale (Hautes-Pyrénées), lundi 25 juillet 2016

Dans les Hautes-Pyrénées, mardi 17 juillet 2012

Autres noms ...

Digitale commune, grande digitale, gants de Notre-Dame, de la Bergère, doigt de la Vierge, de la Bonne-vierge

Caractéristiques ...

• Hauteur : jusqu’à 1,50 mètres.
• Floraison : de mai à septembre.
• Altitude : jusqu’à 1800 m.

Etymologie ...

• Digitale de doigt, en référence à la forme de ses fleurs, rappelant un doigt de gant, et où l’on peut y glisser son doigt. Emprunté au latin impérial digitalis, « qui a la grosseur d’un doigt », peut-être par l’intermédiaire du latin médiéval botanique digitale.

Description ...

La digitale pourpre préfère l’ombre légère des clairières et affectionne particulièrement celles crées par de récentes coupes de bois, les lisières et le bord des chemins de la forêt ; la lumière solaire dont bénéficie les plantules leur est indispensable pour végéter.
Elle est fréquente en France dans les Vosges, les Ardennes, le Massif Central, et les Pyrénées, mais est absente du bassin méditerranéen sauf en Corse, où elle est très commune.

A travers l'histoire ...

Dans les traditions : Cette plante avait traditionnellement pour principale vertu de veiller sur les jardins dans lesquelles elle pousse, mais aussi sur la maison et ses habitants. Ainsi au pays de Galles et autres pays celtiques, les femmes extrayaient des feuilles et des sommités des fleurs une teinture noirâtre avec laquelle elles peignaient deux fois par an (le 1er mai et la veille de la Toussaint), le sol de leur chaumière en passant la teinture sur les joints entre chaque dalle, ce qui avait le pouvoir de repousser les forces maléfiques de toutes sortes de leur foyer, entre autres, empêcher les mauvaises forces souterraines de remonter dans les maisons.

Utilisation ...

En médecine : La digitale est une plante extrêmement toxique car elle contient notamment des sucres complexes (hétérosides) dont la digitoxine, la digoxygénine, la gitixoside, la digitaloside, la sapogénine, la digitonine, la digitoflavine. Ces substances ralentissent et renforcent les battements des muscles cardiaques.
On extrait des feuilles la digitaline ou digitoxine pour l’utiliser contre les insuffisances scardiaques aiguës ou chroniques. C’est le médecin et botaniste britannique William Withering (1741-1799) qui a découvert la digitaline contenue dans les feuilles de digitales en 1785.
S’intéressant à des remèdes « populaires » utilisés par des guérisseuses, il rencontra l’une d’elles qui utilisait une potion à base de digitale contre les problèmes cardiaques. Il put obtenir la recette, étudier ses composants et travailler sur les différentes substances que contenait la digitale. La digitaline fut isolée, en 1868, par le pharmacien et chimiste Claude-Adolphe Nativelle.
Si cette plante a des vertus médicinales incontestés, toutefois, des études en Allemagne ont démontrée en 2015 que les patients souffrant d’insuffisance cardiaque ou de fibrillation auriculaire qui utilisaient des médicaments provenant de la digitale présentaient un risque de mortalité 21% supérieur à ceux n’utilisant pas ces médicaments !
De toute façon, n’oublions pas que la digitale est un poison et que si on l’utilisait en tisane ou en infusion, le risque serait parfois ... mortel (40 gr de feuilles fraîches peuvent provoquer la mort) ... ne mettez pas la main à la bouche après avoir toucher cette plante !

Dans les jardins ...

Prisée pour ses qualités ornementales

La digitale pourpre entre dans la catégorie ’Préoccupation mineure’ (LC) : Elle n’est pas considérée comme menacée. Dans cette catégorie sont incluses les plantes largement répandues et abondantes.

Classification ...