Association Escapades Buissonnières

• Hauteur : jusqu’à 2 m.
• Floraison : de juillet à septembre.
• Altitude : jusqu’à 2.000 mètres d’altitude.

• Asphodèle: Du latin asphodelus, issu du grec ancien asphódelos qui selon Hippolyte Costes (curé et botaniste français, 1858-1924) signifierai “poireau sauvage”.
Pour le chanoine Paul-Victor Fournier (botaniste français 1877-1964), le nom grec désignait ces plantes qui tapissaient les prairies des Champs Elysées dans les croyances antiques.
En fait le nom grec asphódelos, “couvert d’asphodèles” s’appliquait dans la mythologie grecque aux prairies des Enfers : “Les grecs croyaient alors que chaque point blanc la Voie lactée représentait l’âme d’un mort. Dans le royaume des Enfers dans un lieu appelé les "Champs-Elysées", les héros et les gens vertueux défunts y savouraient un bonheur parfait et se nourrissaient d’asphodèles. Les autres qui n’avaient pas cette chance étaient condamnés à errer sans fin, entre le ciel et la terre pour rechercher leur nourriture. C’est pour cette raison que l’on plantait alors autour des sépultures ces plantes nourricières des morts.”

Si vos chemins de randonnée traversent des prairies et des pelouses montagnardes, et montent jusqu’à 2 000 m d’altitude, vous aurez sûrement la chance de rencontrer l’asphodèle blanc. D’autant que vivant par groupe, quand on en voit un, on peut en voir plusieurs. Et qu’avec des tiges qui peut culminer jusqu’à plus d’un mètre de haut, il se remarque facilement.
Avec ses fleurs rayées de marron et les étamines oranges, vous pouvez vous arrêter pour découvrir et admirer cette fleur élégante qui dresse de hautes hampes garnies de fleurs étoilées. Ses feuilles longues et fines sont disposées à la base. Une élégance qui lui vaut le surnom de "Bâton royal"

C’est ainsi que nous l’avons rencontré, par une belle journée ensoleillée de juin, en montant à l’étang du Laurenti (Ariège)..

Nous profitons du moment, car il devient aujourd’hui de plus en plus rare. Heureusement, la plante est robuste. Elle fait même partie de l’espèce des pyrophytes, c’est-à-dire qu’elle résiste au feu, comme les incendies de forêt. .

Par la passé, les usages qui lui étaient attribués étaient nombreux.
L’Abbé TESSIER, de l’Académie Royale des Sciences écrivait en 1787 : "Les Anciens avoient l’habitude de le planter dans le voisinage des tombeaux, ils croyaient que ses racines pouvaient servir à la nourriture des morts. En temps de disette, on fait avec ses tubercules, cuits dans l’eau, un pain propre à la nourriture des hommes, et l’on en tire un amidon qui peut remplacer celui qu’on fait avec le grain. D’ailleurs cette plante a plusieurs propriétés médicinales." ¹
Utilisé comme talisman, elle protégeait les maisons, contre les sortilèges, les serpents et autres bêtes à venin.
On utilisait ses tiges séchées pour faire du fourrage et étaient aussi utilisées en petite vannerie (tressage en fibres végétales) , tandis que les hampes et le feuillage pouvaient servir de toitures végétales.

Pour la cuisine, les tubercules (racines) de l’asphodèle blanc ont la forme de patates allongées dont ils en ont la saveur et contiennent des substances nutritives proche de l’amidon.
Les bergers les récoltaient pour en faire de la farine et du pain en cas de disette, en les faisant bouillir puis en les broyant.
Aliment recherché autrefois, on les mélangeait avec des figues, ses boutons floraux sont aussi savourées comme les asperges ! Son miel serait de bonne qualité.
On peut même faire une boisson alcoolisée à partir des racines de la plante
L’asphodèle blanc faisait aussi l’alimentation des cochons ! Alors, tout est bon dans l’asphodèle blanc !
L’asphodèle blanc offre aussi des propriétés médicinales intéressantes, c’est un bon agent anti-inflammatoire et antibactérien : utilisé avant pour les affections du cuir chevelu et aussi pour les affections cutanées, : verrues, brûlures, eczéma, plaies, ainsi que pour la gale en utilisant ses bulbes. Il a aussi des propriétés diurétiques, attention aux excès culinaires !

De toute façon, étant protégée, sa cueillette est interdite, alors contentons-nous simplement de l’admirer, comme on devrait le faire avec toutes les autres plantes !

¹ Encyclopédie Méthodique. Agriculture. 1787. Par M. l’abbé Tessier, docteur-régent de la Faculté de médecine, de l’Académie royale des sciences, de la Société royale de médecine.

L’asphodèle blanc entre dans la catégorie ’Préoccupation mineure’ (LC) : Elle n’est pas considérée comme menacée. Dans cette catégorie sont incluses les plantes largement répandues et abondantes.